Prairies canadiennes
Une des chansons folkloriques les plus connues des provinces des Prairies, de nombreux folkloristes pensent qu’il est originaire d’Amérique du Nord au milieu des années 1800, à l’époque des cowboys et des pionniers.
Ce qui semble être une simple chanson autour d'un feu de camp est en réalité un mélange musical qui trouve son fondement dans les mélodies de chansons folkloriques traditionnelles chantées dans les brumes d'un passé gaélique et dont les paroles ont été écrites dans une expression personnelle du conflit culturel survenu pendant cette période de la colonisation du continent américain au XIXe siècle par les Européens et le déplacement des indigènes qui en découle.
Il existe deux vallées importantes de la rivière Rouge sur le continent nord-américain : la vallée de la rivière Rouge au sud et la vallée de la rivière Rouge au nord. Et c’est à cette vallée de la rivière Rouge du Nord que mènent les origines de la « Red River Valley ». La chanson ressemblait à l'histoire d'une jeune Métis déplorant le départ de son amant blanc, un soldat venu dans l'ouest pour réprimer la Résistance de la rivière Rouge en 1870.
Le texte de la version d'Edith Fowke de la chanson a été découvert dans les papiers d'un ancien officier de la Gendarmerie canadienne, le colonel Gilbert Sanders et publié en 1964. Les paroles découvertes par Edith Fowke :
The Red River Valley
From this valley they say you are going,
I shall miss your bright eyes and sweet smile,
For alas you take with the sunshine
That has brightened my pathway awhile.
Refrain:
Come and sit by my side if you love me,
Do not hasten to bid me adieu.
But remember the Red River Valley
And the girl who has loved you so true.
For this long, long time I have waited
For the words that you never would say,
But now my last hope has vanished
When they tell me you're going away.
When you go to your home by the ocean
May you never forget the sweet hours
That we spent in the Red River Valley
Or the vows we exchanged mid the bowers.
Will you think of the valley you're leaving?
Oh, how lonely and dreary 'twill be!
Will you think of the fond heart you're breaking
And be true to your promise to me.
The dark maiden's prayer for her lover
To the spirit that rules o'er the world
His pathway with sunshine may cover
Leave his grief to the Red River girl.
There could never be such a longing
In the heart of a white maiden's breast
As dwells in the heart you are breaking
With love for the boy who came west.
Une partie de la preuve anecdotique de Fowke quant à l’origine de la chanson reposait sur l’utilisation du mot « adieu » dans les paroles, un mot qui n’est normalement pas associé aux cowboys des plaines du sud-ouest.
Le manuscrit original de la chanson folklorique Red River Valley.
Il y a eu des spéculations, provenant des descendants des colons de la région, selon lesquelles la chanson aurait été chantée par une femme métisse lors d'un rassemblement commémorant la victoire militaire de la Compagnie de la Baie d'Hudson sur Louis Riel. Elle déplorait en chanson le départ de son soldat/amant de la vallée de la rivière Rouge après la victoire.
Les notes et la composition musicale de Red River Valley rappelaient plusieurs chansons gaéliques. Les chants gaéliques étaient composés de notes qui pouvaient être jouées sur la cornemuse, la matelote ou le violon, les instruments traditionnels. La forme typique de la chanson était la ballade, qui racontait une histoire sous forme de strophes répétées.
La partition de la chanson folklorique des Prairies Red River Valley.
Il n’était pas surprenant que cette chanson, si moqueuse tant dans son air que dans ses paroles, et si divertissante dans la douceur de sa mélodie, soit restée dans les mémoires et jouée encore et encore lors des nombreux rassemblements musicaux des deux communautés qui ont finalement fusionné. La colonie de la rivière Rouge a continué de croître pour devenir la ville de Winnipeg. Certains de ses habitants se sont dispersés dans d'autres régions du Canada et des États-Unis et ont emporté avec eux la « Red River Valley ».
On estime que 50 % de tous les Canadiens de l’Ouest ont du sang métis dans leurs ancêtres. « Red River Valley » est une chanson sur la lutte des Métis pour survivre et une célébration de leur reconnaissance en tant que culture distincte.
Références
Nystrom, James J. "The true story of the song 'Red River Valley'." Manitoba History, no. 72, spring-summer 2013, pp. 25+. Gale Academic OneFile, link.gale.com/apps/doc/A436543613/AONE?u=googlescholar&sid=bookmark-AONE&xid=3bb127f8. Accessed 7 Oct. 2023.
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